21
Puisse-t-il plaire à la déesse…

 

— Avez-vous su plaire à la déesse ? demanda Matrone Malice, et sa question avait l’allure d’une menace.

À côté d’elle, les trois femmes de la famille, Briza, Vierna et Maya, s’efforçaient de conserver une expression impassible pour cacher la jalousie qu’elles éprouvaient.

— Aucun elfe noir n’a été abattu ! répondit Dinin, la voix chargée de la suavité perverse de la joie drow. Nous avons tranché dans le vif, nous les avons déchiquetés ! (Son récit ramenait en Dinin la jouissance de ce moment et le faisait baver.) Nous leur avons arraché la chair des os !

— Combien à ton actif ? interrompit la Mère Matrone, qui s’intéressait davantage aux effets que pourrait avoir le raid sur le prestige de sa famille qu’à son résultat global.

— Cinq têtes ! proclama fièrement Dinin. J’ai tué cinq de leurs femmes !

Le sourire de la Matrone emplit Dinin de fierté. Mais Malice fronça alors les sourcils et porta son attention sur Drizzt.

— Et pour lui ? s’enquit-elle, sans s’attendre à une réponse réjouissante.

Elle ne doutait pas de la dextérité de son fils avec les armes, mais en était venue à soupçonner que Drizzt avait trop hérité de la mentalité de Zaknafein pour pouvoir jamais faire sa fierté en de telles occasions.

Le sourire ravi de Dinin l’étonna ; il s’approcha de son frère et passa tout naturellement le bras autour de ses épaules.

— Drizzt n’a eu qu’une tête, annonça Dinin, mais il s’agissait d’une enfant !

— Une seule ? grommela Malice.

À l’abri dans l’ombre, sur le côté, Zaknafein écoutait, atterré. Il voulait expulser de son esprit ces paroles accablantes prononcées par l’aîné des fils Do’Urden, mais elles avaient planté leurs crochets dans son crâne. De toutes les perversités que Zak ait jamais eues à subir à Menzoberranzan, celle-ci était sans conteste la plus décevante pour lui : Drizzt avait tué une enfant !

— Mais la manière dont il s’y est pris ! s’exclama Dinin. Il l’a littéralement mise en charpie ; toute la fureur de Lolth a lacéré son corps tressautant ! Je suis sûr que la Reine Araignée a goûté cette mort plus que toutes les autres.

— Une seule, répéta Matrone Malice. Et son expression ne s’était toujours pas adoucie.

— Il aurait dû en avoir deux, poursuivit Dinin. Shar Nadal de la Maison Maevret lui a volé une autre tête, celle d’une femme !

— Donc c’est la Maison Maevret qui en retirera le bénéfice auprès de Lolth, fit remarquer Briza.

— Non ! répliqua Dinin. Drizzt a puni Shar Nadal de ce larcin. Le lâche n’a pas réagi à la provocation !

Ce souvenir hantait Drizzt. Il aurait préféré que Shar Nadal l’ait attaqué, ainsi il aurait pu donner libre cours à sa fureur ! Mais même ce souhait lui était douloureux, le remplissait de culpabilité…

— C’est bien, mes enfants, rayonna Malice, enfin certaine que ses deux fils s’étaient bien comportés au cours du raid. La Reine Araignée sera désormais encore plus bienveillante envers notre Maison. Elle nous mènera à la victoire contre cette Maison inconnue qui cherche à nous détruire !

 

**

 

Zaknafein quitta la salle d’audience les yeux baissés, en frottant nerveusement la garde de son épée. Il se rappelait la fois où il avait surpris Drizzt avec une bombe lumineuse, l’avait eu en son pouvoir, démuni. Il aurait pu épargner à ce jeune innocent son terrible destin, il aurait pu tuer Drizzt, charitablement, lui épargner le sort de ceux qui vivaient à Menzoberranzan !

Il s’arrêta au milieu de ce grand couloir et se retourna vers la salle d’où il venait. Drizzt et Dinin sortirent au même moment, et Drizzt jeta à Zak un bref regard accusateur avant d’emprunter le premier passage qui croisait le couloir principal.

Ce coup d’œil blessa profondément le maître d’armes.

— Voici donc où nous en sommes, murmura-t-il pour lui-même. Le plus jeune guerrier de la Maison Do’Urden, si plein de la haine qui caractérise notre peuple, a appris à me mépriser pour ce que je suis !

Zak repensa à ce moment dans la salle d’entraînement, cet instant fatal où la vie de Drizzt était prête à basculer, vacillait sur le fil d’une épée brandie. Le tuer à ce moment aurait constitué une délivrance !

En sentant dans son cœur la blessure qu’y avait faite le regard mauvais de son ancien élève, Zak ne savait pas à qui cette délivrance aurait été accordée : à Drizzt ou à lui-même ?

 

 

**

 

— Laisse-nous, ordonna Matrone SiNafay en entrant dans la petite pièce éclairée d’une chandelle.

Alton en resta un instant ébahi. Il se trouvait dans ses quartiers privés ! Mais il eut la sagesse de se rappeler que SiNafay était la Mère Matrone de sa famille, la dirigeante absolue de la Maison Hun’ett. Il s’inclina gauchement, s’excusa pour ce moment d’hésitation, puis quitta la pièce.

Masoj jeta un regard prudent à sa mère, qui attendait la sortie d’Alton. SiNafay semblait nerveuse, et sa visite était sûrement lourde de sens. Avait-il fait quelque chose qui aurait contrarié sa mère ? Ou (plus vraisemblablement) le coupable était-il Alton ? Mais quand SiNafay se tourna enfin vers lui, le visage convulsé par une joie perverse, Masoj se rendit compte que sa Mère Matrone, en fait, jubilait.

— La Maison Do’Urden a commis une erreur, ricana-t-elle, elle a perdu la faveur de la Reine Araignée !

— Comment cela ? s’étonna Masoj.

Il savait que Dinin et Drizzt venaient de rentrer après un raid victorieux, une attaque éclair dont toute la cité chantait les louanges.

— Je ne connais pas les détails, répondit Matrone SiNafay d’un ton un peu plus posé. L’un d’eux, un fils peut-être, a fait quelque chose qui a déplu à Lolth. C’est un des serviteurs de la Reine Araignée qui me l’a dit, ce doit être vrai !

— Matrone Malice va vite prendre des mesures pour remédier à la situation. De combien de temps disposons-nous ?

— Elle ne sera pas informée du déplaisir de Lolth, pas tout de suite. La Reine Araignée sait tout. Elle sait que nous prévoyons d’attaquer la Maison Do’Urden, et, sauf incident malencontreux, Matrone Malice ne saura rien de sa situation désespérée avant que sa Maison soit anéantie !

« Il nous faut agir vite. Le premier coup devra être porté avant dix cycles de Narbondel ! Le combat véritable s’engagera peu après, sans laisser le temps à la Maison Do’Urden de nous relier au malheur qui la frappe.

— Et quel sera ce malheur ? s’empressa de demander Masoj en espérant qu’il avait bien deviné la réponse.

Les paroles de sa mère sonnèrent comme une douce musique à ses oreilles.

— Drizzt Do’Urden, annonça-t-elle d’une voix suave, le fils si précieux. Tue-le. (Masoj se carra dans son siège, ses fines mains croisées derrière la tête, réfléchissant à l’ordre qu’il venait de recevoir.)

» Ne me déçois pas ! avertit SiNafay.

— Pour rien au monde ! Drizzt, malgré sa jeunesse, constitue déjà un ennemi redoutable. Et son frère, l’ancien maître de Melee-Magthere, ne s’éloigne jamais bien longtemps de lui… (Masoj regarda directement sa Mère Matrone, les yeux brillants.) Puis-je tuer aussi le frère aîné ?

— Sois prudent, mon fils, répondit SiNafay. C’est Drizzt Do’Urden ta cible ! Concentre-toi sur sa mise à mort.

— Comme vous voudrez, dit Masoj en s’inclinant bien bas.

SiNafay appréciait la manière dont son fils se pliait à ses désirs sans poser de question. Elle s’apprêta à quitter les lieux, certaine de la capacité de Masoj à accomplir sa tâche.

— Si Dinin Do’Urden se trouve sur ton chemin, d’une manière ou d’une autre, déclara-t-elle, voulant récompenser Masoj de sa docilité, tu peux le tuer lui aussi. (Mais l’expression de Masoj révéla un trop grand empressement à obéir à ce deuxième ordre.)

« Ne me déçois pas ! répéta SiNafay, cette fois d’un ton ouvertement menaçant qui doucha quelque peu l’enthousiasme de son fils. Drizzt Do’Urden devra mourir dans les dix jours !

Masoj se contraignit à chasser de son esprit toute pensée parasite au sujet de Dinin.

— Drizzt doit mourir, se chuchotait-il sans trêve longtemps après le départ de sa mère.

Il savait déjà comment il comptait s’y prendre. Restait à espérer que l’occasion se présenterait bientôt !

 

**

 

Le souvenir terrible du raid effectué à la surface suivait partout Drizzt, le hantait tandis qu’il errait dans les couloirs de Daermon N’a’Shezbaernon. Il s’était précipité hors de la salle d’audience dès que Matrone Malice avait mis fin à l’entretien, et avait fui son frère au plus vite ; il tenait à être seul !

Les images restaient gravées dans son esprit : l’éclat épouvanté des yeux de la jeune elfe qui s’agenouillait près du cadavre de sa mère assassinée, l’expression horrifiée de la femme qui se tordait dans les affres de l’agonie pendant que Shar Nadal lui arrachait la vie ! Les elfes de la surface occupaient toutes les pensées de Drizzt, et il ne pouvait les en chasser. Ils marchaient près de lui, aussi réels à ses yeux qu’ils l’avaient été quand les drows avaient brutalement mis fin à leurs chants insouciants.

Il se demandait s’il serait jamais seul un jour.

Les yeux baissés, rongé par un deuil dévorant, il ne prenait pas garde au trajet qu’il suivait. Il sursauta, surpris, quand au détour d’un couloir il heurta quelqu’un d’autre.

Il se retrouva face à Zaknafein.

— Alors, de retour chez toi, dit machinalement le maître d’armes.

Son visage sans expression ne révélait rien des émotions tumultueuses qui tourbillonnaient dans son esprit.

Drizzt n’était pas sûr, pour sa part, de pouvoir dissimuler son rictus désespéré.

— Pour une journée seulement, répondit-il d’un ton tout aussi neutre, bien que sa fureur à l’égard de Zaknafein n’eût rien perdu de sa force. (Maintenant que Drizzt avait vu de ses propres yeux à quoi menait la rage des drows, les hauts faits d’armes de Zak qu’on lui avait contés lui paraissaient plus abominables encore.) Ma patrouille reprend le service à la première lueur de Narbondel.

— Si vite ?

Le maître d’armes était sincèrement surpris.

— On nous a convoqués, expliqua Drizzt en reprenant sa route.

Zak lui saisit le bras.

— Une patrouille de routine ?

— Non, il y a un but précis : on a repéré de l’activité dans les tunnels à l’est.

— Ah, alors on fait appel aux héros, gloussa désagréablement le maître d’armes.

Drizzt ne réagit pas tout de suite. Était-ce de la raillerie qu’il entendait dans cette voix amère ? De la jalousie peut-être, tout simplement, parce que Drizzt et Dinin pouvaient sortir se battre tandis que Zak restait cloîtré sur le domaine Do’Urden pour tenir son rôle de maître d’armes de la famille ? Sa soif de sang était-elle si intense qu’il ne pouvait accepter la répartition des rôles telle qu’elle existait ? Pourtant n’avait-il pas formé Drizzt, Dinin, des centaines d’autres, n’avait-il pas fait d’eux des armes vivantes, des meurtriers ?

— Combien de temps seras-tu dehors ? insista Zak.

Son ancien élève haussa les épaules.

— Une dizaine au plus.

— Et ensuite ?

— De retour ici.

— C’est bien, conclut Zak. Je serai content de te voir de retour dans les murs de cette demeure.

Drizzt n’en croyait pas un mot.

Le maître d’armes lui donna soudain une grande tape sur l’épaule pour tester ses réflexes devant un mouvement inattendu. Drizzt, surpris mais ne se sentant pas menacé, accepta le coup sans réagir, incertain des intentions de son ancien mentor.

— Que dirais-tu d’un peu d’entraînement ? demanda Zak. Dans la salle, toi et moi, comme avant ?

Impossible ! voilà ce que Drizzt brûlait de hurler. Ce ne serait plus jamais comme avant ! Mais il se contenta d’approuver d’un hochement de tête.

— J’aimerais bien, répondit-il en se demandant à part lui si déchiqueter le corps de Zak avait une chance de lui apporter de la satisfaction.

Drizzt connaissait la vraie nature de son peuple à présent, et il savait qu’il ne pouvait rien y changer. Mais peut-être pouvait-il améliorer son environnement proche ; peut-être en abattant Zaknafein, celui qui l’avait le plus déçu, Drizzt pourrait-il s’abstraire de tout ce mal autour de lui !

— Moi aussi, confirma Zak d’un ton amical qui dissimulait ses pensées véritables, très proches de celles de Drizzt à cet instant.

— Rendez-vous dans une dizaine, alors, conclut ce dernier.

Et il s’éloigna, incapable de poursuivre cet entretien avec le drow qui avait autrefois été son meilleur ami et qui, avait-il fini par comprendre, faisait montre de la même perversité et de la même sournoiserie que tous ceux de son espèce !

 

**

 

— Je vous en prie, Matrone, pleurnicha Alton, je le mérite ! Je vous en supplie !

— Assez, imbécile de DeVir, répondit SiNafay.

Et il y avait de la pitié dans sa voix, une émotion rarement ressentie chez les drows, en tout cas presque jamais exprimée.

— Ça fait si longtemps que…

— Pas si longtemps ! rétorqua SiNafay d’un ton franchement menaçant. Tu as déjà essayé d’éliminer le fils Do’Urden ! (L’expression de surprise grotesque d’Alton arracha un sourire à la Matrone.) Mais oui, je sais tout de ta piteuse tentative d’assassinat sur Drizzt. Si Masoj n’était pas intervenu, ce jeune guerrier t’aurait sans doute tué.

— C’est moi qui l’aurais détruit !

SiNafay ne chercha pas à le contredire sur ce point.

— Peut-être aurais-tu gagné en effet… pour voir ton imposture découverte et recevoir sur la tête toute la fureur de la cité de Menzoberranzan !

— Cela n’avait aucune importance pour moi.

— Oh, tu aurais fini par y attacher de l’importance, crois-moi, lui assura railleusement Matrone SiNafay. Tu aurais gâché toutes tes chances d’obtenir une vengeance complète ! Fais-moi confiance, Alton DeVir. Ta victoire-la nôtre ! – est toute proche.

— Mais Masoj va tuer Drizzt, Dinin peut-être, grommela Alton.

— D’autres Do’Urden attendent la main vengeresse d’Alton DeVir, promit SiNafay. De hautes prêtresses !

Il se sentait malgré tout déçu de ne pas pouvoir frapper Drizzt. Il tenait vraiment à tuer celui qui l’avait humilié ce jour-là, dans ses quartiers à Sorcere. À l’époque il aurait accordé au jeune drow une mort rapide et miséricordieuse, mais cela n’entrait plus dans ses projets !

D’un autre côté, la promesse que venait de lui faire Matrone SiNafay n’était pas négligeable non plus. L’idée de tuer une ou deux hautes prêtresses de la Maison Do’Urden lui paraissait bien plaisante !

 

**

 

Le confort de son lit luxueux, plein de coussins, qui offrait un tel contraste avec les pierres dures omniprésentes dans le monde de Menzoberranzan, n’apportait pourtant aucun soulagement à la souffrance de Drizzt. Un autre fantôme s’était dressé devant lui et s’interposait même devant les images du massacre perpétré à la surface : le spectre de Zaknafein.

Dinin et Vierna lui avaient appris la vérité sur le maître d’armes, sur le rôle qu’il avait joué dans la chute de la Maison DeVir, sur la manière dont il aimait assassiner d’autres drows, même quand ils n’avaient rien fait pour lui nuire ou s’attirer sa fureur.

Donc Zaknafein lui aussi tenait son rôle dans le jeu pervers qui menait l’existence des drows, cette quête incessante de la faveur de la Reine Araignée !

— Comme moi j’ai su lui plaire à la surface ! marmonna involontairement Drizzt.

La raillerie contenue dans ces paroles lui apportait un peu de réconfort.

Il en éprouvait encore plus à l’idée d’avoir sauvé la vie de l’enfant elfe, mais cet acte paraissait si dérisoire devant le malheur que le commando avait fait pleuvoir sur le peuple de la petite… Et comme Matrone Malice s’était réjouie au récit de cette confrontation sanglante ! Drizzt se rappelait l’expression d’horreur de l’enfant à la vue du corps de sa mère. Lui, ou n’importe quel autre elfe noir, serait-il aussi dévasté devant l’équivalent de ce spectacle ? Cela lui paraissait peu probable. Il était difficile de prétendre qu’il existait une relation d’amour entre Drizzt et Malice, et la plupart des drows seraient trop occupés à mesurer les conséquences de la mort de leur mère sur leur propre rang pour éprouver un sentiment de perte !

Malice aurait-elle eu de la peine si Drizzt ou Dinin était mort au cours du raid ? Drizzt, là aussi, connaissait la réponse. Tout ce qui intéressait la Mère Matrone, c’était de savoir en quoi cette expédition pouvait affecter sa propre puissance. Elle s’était régalée à l’idée que ses enfants aient su plaire à sa déesse perverse.

Mais quelle faveur allait octroyer Lolth à la Maison Do’Urden si elle savait ce que Drizzt avait vraiment fait ? Le jeune drow n’avait aucun moyen de savoir si la Reine Araignée avait suivi le raid de près et quel intérêt elle éprouvait pour ce genre d’événement. Lolth demeurait un mystère pour lui, un mystère qu’il n’éprouvait aucune envie de percer. Serait-elle furieuse si elle savait de quoi il retournait ? Ou si elle avait conscience des pensées de Drizzt en ce moment même ?

Il frémit en imaginant les châtiments qu’il était peut-être en train d’appeler sur sa tête, mais il avait déjà pris sa décision en ce qui concernait ses actes désormais, quelles qu’en puissent être les conséquences. D’ici une dizaine, il reviendrait à la Maison Do’Urden et irait rencontrer son ancien professeur dans la salle d’entraînement.

Dans dix jours, il aurait tué Zaknafein.

 

**

 

Zaknafein, de son côté, avait pris sa terrible décision. Résolu, il entendait à peine dans sa concentration le raclement exaspérant que faisait la pierre à aiguiser sur le tranchant étincelant de son épée.

L’arme devait être parfaite, sans ébréchure, sans aspérité. Il devait exécuter cet acte sans colère, sans perversité.

Un coup net, et Zak serait enfin débarrassé des démons de ses propres échecs, retrouverait le refuge de ses quartiers, de son jardin secret. Un coup net et il aurait accompli ce qui aurait dû être fait dix ans auparavant.

— Si seulement j’avais eu la force de le faire à ce moment-là, se lamenta-t-il. J’aurais pu épargner tant de souffrances à Drizzt ! Qu’a-t-il pu subir au cours de son séjour à l’Académie pour en revenir aussi changé ?

Les mots résonnaient, vides, dans la grande salle nue. Ils n’étaient que des mots inutiles désormais ; Zak avait décidé en son for intérieur que Drizzt ne pouvait plus être raisonné. Il était devenu un guerrier drow désormais, avec toutes les implications sinistres que comportait ce titre.

Le maître d’armes n’avait plus le choix s’il voulait conserver une once de valeur à sa misérable existence. Cette fois, il n’avait pas le droit de retenir son épée. Il devait tuer Drizzt !

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